‘Pire que Lieberman”, diront certains ; “un facho”, ajouteront d’autres. Les gens ne mâchent pas leurs mots quand il s’agit de critiquer Jacques Kupfer. Le spécialiste, diplômé en sciences politiques, en histoire du droit et en sciences économiques est membre de l’Exécutif sioniste mondial, co-président du Likoud mondial et président du Bloc national des Juifs francophones.
Mérite-t-il réellement la réputation qui le précède ? Son dernier ouvrage Palestine le coup de bluff ajoute à la polémique. Jacques Kupfer se plaît-il à jouer les provocateurs ? La réponse n’est pas bien claire. Car nul doute que le fier sioniste est conscient des remous que provoquent ses apparitions et ne modère pourtant en rien ses positions. Mais à trop se concentrer sur le personnage, on en oublie le principal. A savoir le conflit au Moyen-Orient et le retour des Juifs sur leur terre. L’intention de l’auteur est dévoilée dès les premières pages de son essai : “donner des faits que l’on n’ose plus écrire, des pensées que l’on s’interdit de formuler pour ne pas attirer l’ire des musulmans, des rouges, des verts et des bruns”. Palestine le coup de bluff relate en une centaine de pages l’usurpation du peuple qui se dit palestinien. L’auteur s’applique à remettre en perspective, historiquement et politiquement, un conflit relayé par des médias dont l’impartialité est contestable. Le pire ? Il n’invente rien.
Dates et chiffres à l’appui, Jacques Kupfer raconte. Le terrorisme du Fatah “si peu différent du Hamas”. Les objectifs d’Arafat : “Nous préparons l’élimination de l’Etat d’Israël et l’établissement d’un Etat purement palestinien. Nous rendons la vie insupportable aux Juifs par un état de guerre psychologique et une explosion démographique”, et la naïveté occidentale. La volonté de destruction, la haine du Juif, l’éducation à la violence, les attentats, les places dédiées aux terroristes, les réfugiés palestiniens qui n’en sont pas, “parasites les plus choyés du globe terrestre”, le mensonge, la manipulation. En somme “le coup de bluff” orchestré depuis des années par un peuple qui n’est pas tant à plaindre. Le véritable conflit, nous rappelle-t-il, est une guerre de religions et de civilisations. L’islam, assène-t-il, est une idéologie qui tend à conquérir le monde par le glaive quand c’est possible, par la diplomatie si nécessaire. La liste des problèmes qu’il aborde n’est pas exhaustive mais suffit à rappeler combien la situation est nouée. La paix est-elle donc possible ? Une chose est sûre aux yeux de ce fils spirituel de Zeev Jabotinsky : elle ne proviendra pas du retrait de territoires libérés par l’armée israélienne qui “n’ont servi que de base d’agression renouvelée aux Arabes.” Extrémiste, Jacques Kupfer ? Ou particulièrement clairvoyant ?
Palestine : le coup de bluff, de Jacques
Kupfer, les éditions de Passy, Collection les incorrects, mai 2011