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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 10:37

SABATO.jpgLe Rav Haïm Sabato est enseignant à l’école talmudique sous contrat avec l’armée de Ma’alé Adoumim. Il est cependant reconnu comme écrivain par le grand public en Israël. Son premier roman, Téoum Kavanot, a été publié en 1999 et a obtenu le prix Sapir un an plus tard. Il décrit la guerre de Kippour, vue par un étudiant de yéchiva qui rapporte les combats comme des souvenirs, et qui y ajoute ses impressions et ses réflexions. Le titre est difficilement traduisible en français, du fait de son double sens. Littéralement, il s’agit d’une «coordination ou d’une synchronisation de visées, ou d’objectifs», ce qui concernerait concrètement le réglage des armes et la bonne marche des équipes de soldats, mais le livre parle aussi des «intentions et de la conviction», à savoir d’un renforcement religieux pour une prière sincère, récitée avec conviction. Le livre a été adapté pour le cinéma, bien que les raisons du sentiment de culpabilité du héros ne soient pas les mêmes, du livre au film. Il a été traduit en anglais sous le titre Adjusting sights,  et en français sous le titre de Lunes d’automne.

 

Le Rav Sabato, interrogé par Aroutz 7, a déclaré qu’il n’y avait aucune contradiction entre la Torah et la littérature. Il s’explique: «La rupture qui existait dans le passé, entre la littérature et le monde de la Torah, consistait en une crise artificielle due à la période de l’émancipation. A cette époque, la littérature servait de moyen pour attirer les étudiants à l’extérieur des écoles talmudiques. Cette crise n’était donc pas fondamentale. Les valeurs contenues dans la littérature débordent de valeurs juives. De la même façon, dans la prière et le chant liturgique, on trouvera toujours un style poétique.» Il explique que l’inspiration qui lui permet d’écrire provient précisément de la littérature provenant du monde de la Torah: «J’ai toujours été attiré par le Midrash, ainsi que par des expériences profondes qui ont laissé en moi une forte emprunte, comme la guerre de Kippour ou encore par d’autres faits, anodins ou retentissants. J’ai ressenti un besoin de partager ces expériences. A posteriori, j’ai compris que la littérature représentait un moyen très particulier pour exprimer des sentiments religieux de repentir, de prière et de foi.»

 

Il considère que l’écriture permet d’imprégner le lecteur de sentiments profonds, bien au-delà de débats souvent stériles. Il commente les réactions à ses publications: «Après que mes livres sont sortis, j’ai reçu énormément de réactions. Aussi bien de rabbins des écoles talmudiques de Bené-Berak que de membres de kibboutzim. Ils m’ont écrit que leur foi s’est revigorée.» A la question si la lecture de romans ne consiste pas en une perte de temps, il a apporté une réponse nuancée: «Cela dépend pour qui et ça dépend quand. Je pense que la littérature est une pierre précieuse, mais la Torah est plus chère que les pierres précieuses, rien ne peut l’égaler. Je ne dirai pas à un homme qui  étudie la Torah d’aller lire des livres. Mais même pour ceux qui l’étudient, il y a des pauses, d’un thème étudié en profondeur à l’autre. Alors, à ces moments, au lieu de s’occuper de tout et de rien, on peut lire des histoires imprégnée de la crainte du Ciel, ce qui ajoute une dimension à l’âme. »

Y. Sultan

 

http://www.israel7.com/2011/06/la-semaine-du-livre-hebraique/

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